Etape 4 - Belize - Au coeur de la cité maya de Lamanai
Mardi 24 janvier. C'est au pas de course qu'on visite le site de Lamanai***. A 85 $ l'excursion, quelque chose me dit que c'est plus "foutage de gueule" que "unbelizible". Du coup, je fais un peu l'impasse sur les explications du guide (mon "Routard" m'en dit tout autant sinon plus) pour m'imprégnier vraiment des lieux. Aussitôt débarqué sur le site, on est tout de suite impressionné par la jungle alentour, une flore superbe - figuiers banians, arbres aux quatre épices, épiphytes - , le tout au son des singes hurleurs qui pullulent dans les branches des arbres. Ces arbres géants et noueux, parfois tueurs d'autres arbres en enroulant leur tronc autour d'un premier, sont d'une beauté unique.
Le véritable attrait de la cité de Lamanai réside dans le fait qu'elle est complètement enfouie sous une épaisse jungle... et qu'il faut pour s'y rendre emprunter un bateau. Le site a connu la plus longue occupation humaine de la région, survivant même à l'effondrement de la civilisation maya du XIe siècle. Et pour cause, en constatant l'abondance de l'eau tout autour du site, on comprend bien que les Mayas du coin n'ont pas eu à souffrir des grandes sécheresses que les autres cités ont subies de plein fouet partout ailleurs, dans le Yucatan et les hauts plateaux du Guatémala. Bâti en 1500 av. JC., le site n'aurait été abandonné qu'à la fin du XVIIIe siècle. Lamanai signifie "crocodile immergé", et là aussi on comprend pourquoi, les méchantes bestioles infestent les rives de la New River. Passée l'entrée de la cité, on est tout de suite accueilli par la grande pyramide du Jaguar* qui fait face à une autre pyramide beaucoup moins impposante.

Passée la grande esplanade, on file directement vers le Grand temple***, le plus haut de toutes les constructions, ce qui permet de profiter d’une vue panoramique exceptionnelle sur toute l’étendue du site.

Du haut de ses 33 mètres, c'est une mer de verdure, d'arbres et de jungle que l'on peut admirer. A gauche, on peut apercevoir les méandres de la New River. Datant de 100 av. J.-C., le temple a été érigé sur un ancien quartier résidentiel. Bon, le Routard indique que la grimpette est plutôt corsée, mais à vrai dire, il n'y a vraiment aucune difficulté. Une bonne petite dose d'exercice... De quoi me faire oublier que je viens d'exploser le pare-soleil de mon 14 mm contre des ruines de Lamanai. Heureusement, l'objectif n'est pas touché. "It's ok, guys. Let's go. Show must go on."

A peine le temps de se retourner pour admirer une dernière fois la majesté de la canopée, qu'on doit déjà faire route vers le temple aux masques de jaguars. "Oh eh ! Quand même, on n'est pas que du bétail !" Le guide me regarde de travers. Quelque chose me dit qu'au milieu de la troupe des croisiéristes gringos de l'excursion, j'ai l'étiquette du vilain petit mouton noir. "Eh Pedro ! Tu veux que je te fasse faire la montée et la descente de la Tour Eiffel au pas de course quand tu viendras dans mon pays ?" Ok, le type fait la moue. J'en profite pour admirer l'extraordinaire canopée du site. Ces arbres sont d'une beauté incroyable.
Ok, après ce petit intermède, je rejoins ma troupe de moutons gringos et je file droit vers l'extraordinaire temple aux masques de jaguars***.



Un site unique dans tout l'empire maya. Il n'y a qu'ici qu'on peut admirer des blocs taillés et sculptés apposés sur la façade d'un temple. Les deux immenses masques qui ornent la façade de la pyramide représentent le dieu Olmec, le dieu du Soleil. Le temple a été remanié à plusieurs reprises entre 200 av. J.-C. et 1300 ans de notre ère. Ces deux masques sont considérés comme les plus beaux du monde maya. Pour l'anecdote, celui de gauche a le nez coupé... ça ne vous rappelle rien, amis égymptologues ?


La structure actuelle recouvre un temple plus ancien de la période préclassique. Telle est la règle dans l'empire maya. On ne démolit pas, on recouvre les structures existantes. Comme des poupées russes. Enfin mayas, quoi... L’intérieur s’ouvre sur des tombes d’un homme orné de bijoux de jade et d’une femme, tombes construites presque à la même date. Tout porte à croire que c’est une succession de dirigeants, un frère et une sœur ou un mari et sa femme.



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